« Ca va totalement plomber notre cérémonie ». C’est ce que certain(e)s futur(e)s marié(e)s se disent, lorsque nous abordons le délicat sujet des absents.
Faut-il les évoquer au risque d’attiser des émotions difficiles à maitriser ? Ou occulter le sujet au risque de regretter de n’avoir pas fait un geste en direction de ceux qui manquent ?

Un choix qui mérite réflexion

Evidemment, rares sont ceux/celles qui répondent à la question sans sourciller. Car oui, le mariage est un moment festif et joyeux, qu’il n’est pas évident d’associer à la perte d’un être cher. Oui il est compliqué de rendre hommage à une personne disparue, que l’on aurait aimé avoir près de soi le jour J, sans un chamboulement intérieur plus ou moins vif. Oui c’est humain de se dire qu’on aimerait autant s’éviter le mode yeux de panda 2 minutes après le début de sa cérémonie.
C’est donc un choix compliqué, que chacun doit faire en fonction de sa sensibilité en préparant sa cérémonie, si possible sans trop se laisser influencer par un entourage qui par définition n’est pas à votre place…

Le bon moment ?

Et bien, à première vue, la cérémonie semble être un moment plus approprié que sous la boule à facettes, après 8 coupes…
Après, soyons clairs, il ne s’agit pas de transformer votre cérémonie d’engagement en éloge funèbre ni de rendre hommage à tous les défunts de la famille depuis 1924. Choisir d’évoquer des absents, c’est choisir de les associer à sa cérémonie parce que cela fait sens, parce que sans être assis sur les chaises qui vous font face, ils sont bien présents dans vos cœurs en ce moment si unique de votre vie.
Il s’agit de signifier que vous pensez à eux. Il s’agit d’établir une sorte de connexion symbolique entre eux et vous et d’une certaine manière, de partager ce jour avec eux, autrement.
Au delà de la tristesse liée à l’absence, nombreux sont ceux que cette évocation apaise ; quelques uns découvrent même une forme de spiritualité jusque là inexplorée…

Une ressource inépuisable de symboles

Cela va sans dire, mais mieux en le disant, associer les absents à la célébration n’est pas forcément synonyme de paroles lourdes, graves et bouleversantes. D’ailleurs, cela n’est pas forcément synonyme de mots tout courts.
Il y a là encore 1000 façons de matérialiser la présence d’une personne sans ouvrir la bouche. Une photo, un objet, un message écrit peuvent par exemple faire partie du décor ou s’inviter discrètement dans votre tenue.  Un son, un silence, un geste, une bougie, une odeur, sont autant de manières de rendre cet instant personnel si les mots semblent trop brutaux.

Gardons néanmoins en tête que les mots peuvent exprimer un message positif (voire joyeux) de partage. Ils restent un moyen simple de livrer votre pensée, directement ou en utilisant la voix de votre officiant(e).
Entre nous, rien n’interdit d’introduire de l’humour dans ce moment plein d’émotions. « Quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux, c’est l’humour», dit-on… *. L’humour n’est à mon sens, ni incompatible ni injurieux envers qui que ce soit. Rendre léger cet instant peut au contraire s’avérer efficace pour faire passer le message en douceur sans en altérer la profondeur…
*Doris Lussier

N’hésitez pas à partager votre expérience en laissant un commentaire