Je suis Charlie. Nous sommes tous Charlie.

Certes, passée l’émotion de l’horreur en direct live, les évènements des derniers jours nous valent aujourd’hui pas mal de commentaires qui dépassent l’entendement.
Se balader sur les réseaux sociaux fait à tout moment risquer la « luxation rétinienne » comme dirait une amie médecin, rapport à la qualité grammaticale desdits commentaires. Je ne parle même pas des mégalo fatigants qui nesontpascharlieparcequilsnesontpasdesmoutons ou des enfants en forme de mégaphone qui filent la nausée.

Cela dit, il serait quand même dommage que ces bavardages malodorants occultent l’élan fraternel sans précédent que ces évènements tragiques ont permis de soulever. Perso, j’ai toujours imaginé que seul le foot avait ce pouvoir fédérateur. Et puis en fait non.
Et plus nombreux que les analphabètes haineux sont ceux qui s’interrogent sur l’après, sur la façon dont nous pouvons nous offrir le luxe d’un avenir moins angoissant, plus solidaire. Collectivement plus en phase avec ce à quoi on aspire tous individuellement, en somme.
Mais encore ? Marcher, interpeller, publier, acheter le journal, légiférer ? étudier, éduquer, se remettre en question ?

Je sais pas vous mais je n’arrête pas de me demander ce que j’apporte au schmilblick, concrètement. C’est quoi ma pierre à l’édifice ?
Depuis que j’ai l’âge de penser à peu près par moi-même, limites de blonde prises en considération, j’ai successivement voulu sauver la veuve et l’orphelin donc étudié le droit, sauver le monde en découvrant le droit international, sauver les entreprises françaises en devenant James Bond girl, sauver les gens mal dans leur job puis plus particulièrement les gens discriminés. Sans vraiment « sauver » personne évidemment.
Alors c’est sur, plus que la fiche de poste, c’est certainement la manière qui importe. L’esprit « uni et peaceful » peut autant être répandu par le SG des Nations Unies que par le boucher-charcutier de Bidul-sur-Oise.

Je dois sans doute me demander comment, au delà de ma carte d’électeur, je contribue (ou pas) quotidiennement au changement de décor. Parallèlement, je mesure ma chance de pouvoir faire ce que j’aime sans me poser trop de questions.
Tout ça pour vous avouer que dans un coin de moi, j’espère que mon choix de célébrer l’amour et la liberté d’engagement contribue quelque part à verser une goutte utile dans le vase.
Sur la fiche d’identité du site de Kosmic DAY, l’ambition affichée est « faire triompher l’amour dans le monde ». Parce que j’y crois, à cette unité et cette émotion qui transcendent toutes les différences pendant ces moments où l’on célèbre la vie, l’amour, l’envie d’être heureux(ses) ensemble. Comme des micro-répliques du 11 janvier 2015, je me plais à penser que l’amour partagé à ces occasions est la réponse. Une réponse. Pour l’heure, ma réponse.
Ce qui ne doit pas m’empêcher d’en trouver d’autres, et de rester Charlie.