Je kiffe.
Ca tombe bien, c’est recommandé ! Trois fois par jour au moins, comme le suggère la papesse du kif dans son best seller.
Loin de moi l’idée de verser dans la groupie attitude option revival de l’ado en quête d’identité mais ce kif la en vaut bien trois. Ce kif, c’est Florence Servan Schreiber qui répond à mon interview, avec une gentillesse et une sincérité qui confirment combien j’ai raison de la kiffer.
Florence Servan Schreiber, c’est l’auteure de « 3 kifs par jour », « power patate » et autres livres qui s’agrippent aux tables de chevet.
C’est la conférencière à cape de super-héros grâce a qui on découvre ses super-pouvoirs et, bénéfice collatéral, ceux de ses voisins d’amphi.
C’est la dame qui peut te parler de psychologie positive, t’expliquer ce qu’est le datzuzoku et te donner une recette de soupe trop bonne dans le même élan.
C’est la personne qui t’inspire, te fait sourire, te donne la méga-pêche. Et puis, pour moi, c’est aussi la personne qui m’a encouragée dans la voie que j’ai choisie.

« Se marier autrement » a été ma toute 1ère lecture sur le sujet de la cérémonie symbolique. Un tour du monde des traditions, une invitation à exploiter sa liberté et à écouter son coeur pour donner du sens à son engagement.
4 ans et 60 cérémonies plus tard, je m’y réfère toujours et mesure à chaque rencontre un peu plus combien ce sens est la clé d’un mariage réussi… et sans doute de la réussite des années qui suivent ce D-Day tant investi.

Il y a des rencontres, des découvertes qui font varier les trajectoires. Florence Servan Schreiber, ses écrits, son kif power et son élégante simplicité en font partie et c’est donc avec une joie teintée de fierté que je partage avec vous cette petite interview.

florence servan schreiberse

Un immense MERCI Florence, pour vos réponses et pour tout le reste…

Interview de Florence Servan Schreiber au sujet de la cérémonie laïque

Votre livre « se marier autrement » a bientôt 10 ans ! Comment vous était venue l’envie d’écrire cet ouvrage ?
J’ai eu l’idée d’écrire ce livre au moment où ma plus jeune soeur Camille, a décidé de se marier. Lorsque j’ai épousé Alex, mon mari, lui et moi n’étant pas de la même religion, nous avions choisi d’inventer et de créer notre rituel de mariage. Camille se trouvait dix ans plus tard dans la même situation. Elle m’a demandé conseil et j’ai réalisé que nous ne devions pas être les quatre seules personnes confrontées à un tel questionnement. Comment créer quelque chose qui nous ressemble et qui a du sens ?

Quel regard posez-vous sur le développement de la cérémonie symbolique d’engagement ? (communément appelée « cérémonie laïque ») ?
Il manifeste l’air du temps selon lequel les rites de passage disparaissent de notre éducation et évolution. Les grandes étapes de la vie ne se marquent plus. Si on s’aime, on emménage ensemble sans en faire grand cas. Pourtant, il s’agit bien de choix profonds que ces cérémonies laïques permettent d’inscrire. Elles manifestent un passage d’un état à un autre sans seule possibilité se conformer aux principes éducatifs et religieux de nos propres parents ou familles.

Selon vous, que recherchent celles et ceux qui se lancent dans la préparation d’une cérémonie symbolique ?
La proclamation publique et libre de leur engagement l’un envers l’autre. Vous savez, pour partager sa vie à long terme avec quelqu’un, il n’est parfois pas inutile de se rappeler qu’un jour, on en a pris l’engagement. Envers l’autre, mais aussi envers soi-même.

Quels sont selon vous les bénéfices d’une telle démarche ?
D’y avoir survécu, ensemble. Dans un tel exercice on croise ses croyances, ses goûts, l’affirmation de soi, l’écoute de l’autre, et l’exercice de dévoiler son mode de pensée ou son originalité à son entourage.
De s’éclater sur le plan créatif. Il n’y a pas de règles dans ce domaine, la liberté est donc totale.
D’avoir répondu à plein de questions sur ses propres valeurs, qu’on ne se pose pas le reste du temps.
D’avoir pu exprimer son amour sous une forme qui nous correspond.
D’avoir, si on le souhaite, entraîné des gens que l’on aime dans une aventure qui a tant de sens et de signification pour nous.

Pour vous, qu’est-ce qui est le plus kiffant dans une cérémonie laïque créée sur-mesure ?
L’émotion de la vivre.

En tant que spécialiste du bonheur J, quel lien faites-vous entre bonheur et engagement ?
Il est impossible d’être heureux sans connexion avec les autres, alors autant ciseler nos engagements pour qu’ils aient du sens. Une telle cérémonie peut marquer un commencement, une consécration, ou un point d’étape. On y verse une partie importante de soi. Celle qui croit en un avenir partagé et épanouissant. Sinon on ne se donne pas le mal de l’organiser, car il ne s’agit pas d’une injonction sociale. Elle découle souvent d’un désir profond de se savoir ensemble. Les liens de qualité sont ce qui nourrit le plus notre bonheur.

Que répondriez vous à ceux qui se représentent la cérémonie symbolique de mariage comme une exposition « impudique » (voire narcissique) de l’intimité du couple ?
Je préfère la force de l’authentique.

Le sujet du mariage et/ou de la cérémonie (du rituel en général) fera-t-il l’objet d’un nouvel ouvrage de votre part ?
J’écris presque exclusivement inspirée par mes aventures réelles et récentes. La dernière fois que je me suis mariée, c’était il y a vingt sept ans. J’écrirais peut-être un jour sur l’amour au long cours, mais sur la cérémonie elle-même je pense avoir passé le cap du récent 😉


Sources photos : www.florenceservanschreiber.com